La promotion du cinéma de l’OFC disposait jusqu’alors de peu d’informations détaillées sur la situation des techniciens engagés sur les projets de film. Initialement, dans le processus d’obtention d’un soutien financier, les sociétés de production soumettaient un budget, fournissaient les contrats des postes de chef à titre de justificatifs au moment du versement et communiquaient la masse salariale totale lors du décompte final.
Cette situation a quelque peu changé avec l’introduction des aides financières liées à la promotion du site (investissement dans la cinématographie en Suisse, PICS). En effet, les sociétés de production doivent désormais prouver au moment du premier versement que 70 % au moins des coûts imputables sont garantis sur la base de contrats. Or, ce sont les contrats de travail qui permettent d’atteindre ce taux le plus facilement. Le monitoring du PICS permet donc de dresser un bilan des salaires effectifs entre 2016 et 2020 sur les projets soutenus, sans que cela nécessite un trop gros investissement. Cela ne donne pas une image exhaustive pour l’ensemble de la production cinématographique, mais fournit un aperçu réaliste pour la partie de cette production que l’on peut considérer comme bien financée.
L’analyse porte sur les films des quatre premières années du PICS. Bien que les productions ayant bénéficié de l’aide liée à la promotion du site ne représentent qu’un tiers des films destinés au cinéma, leur budget en moyenne plus élevé fait qu’elles perçoivent les deux tiers du financement suisse. Les coûts liés à l’équipe de tournage représentent 34 % du montant total du financement suisse. Cependant, seuls les trois quarts de ces coûts sont éligibles au PICS, car les coûts de production ainsi que les salaires des collaborateurs résidant à l’étranger et des cadres de la société de production, en particulier, ne sont pas imputables.
En raison du manque de comparabilité, les coûts de réalisation et de production indiqués ne sont pas pris en compte dans la présente analyse. Parmi les coûts imputables PICS (trois quarts du budget total), la moitié se compose des montants contractuels, lesquels représentent pour leur part deux tiers des coûts salariaux inscrits dans la liste des dépenses. L’analyse porte donc sur les données les plus significatives sur le plan statistique.
Berne, le 31 juillet 2021 Matthias Bürcher